Olivier est arrivé vendredi soir dans notre camping-car, garé juste devant la maison
Il est arrivé à quelques jours de la vague de grand froid, même si sur la côte Atlantique nous sommes plus habitués au froid humide et à la pluie ; le froid est là ! Avec son sac à dos et sa colère, sans un euro en poche mais avec tous ses papiers. Il arrive de Nîmes, nous dit-il. Comment ? Pourquoi ? L'intérêt de ces questions nous semble à mon mari et à moi, bien futile et bien inutile. Il est là. Il dort dans la rue, dans le froid, sans douche ni repas chaud. Il est là et ce soir il dort dans notre camping-car, il mange à notre table. Douché, rasé, les vêtements propres, il retrouve un peu de dignité et le sourire apparait. Il est aussi gêné de s'inviter, de s'incruster dans notre belle demeure. Lui qui n'a plus rien, comment perçoit-il notre "richesse" ? Je suis aussi gênée que lui d'avoir autant, quand d'autres ont si peu.
Les démarches s'engagent, nous activons notre réseau : le CCAS pour une domiciliation, l'unité emploi du Conseil départemental pour un RDV avec une assistante sociale, 2 RDV dans des boites d'intérim aux Sorinères et à Vallet, le RDV à la médecine du travail, une association qui reconditionne les téléphones nous en propose un à 15 € et un premier entretien collectif à Pôle Emploi de St Herblain dans le conditionnement des crevettes. L'enjeu est bien là, un boulot d'abord. Il est volontaire et prêt à tout faire, en extérieur de préférence, et plutôt physique. Nous avons refait son CV, en espèrant redonner confiance en lui, en la vie, en la société.
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